Le tâtonnement stratégique des plateformes de formation en ligne : illustration par le cas Coursera
Les nouvelles logiques portées par les business models « two sided » du numérique illustrent les difficultés auxquelles sont confrontées les plateformes numériques pour trouver un modèle économique viable et pérenne pour elles-mêmes et leur écosystème. La question des business models des plateformes devient donc un objet de plus en plus central dans la recherche en stratégie. Le corolaire de cette sophistication des business models peut se comprendre à travers la description et l’analyse des intentions et d’expérimentations observés dans la sphère digitale.
L’objectif de cet article est de participer à cette compréhension en décrivant, en questionnant et en formalisant les tâtonnements stratégiques des plateformes de formation en ligne dans cette recherche de rentabilité.
La littérature sur le sujet abordé nous a encouragés à traiter notre question de recherche en formulant un certain nombre d’hypothèses pour les appliquer au cas de la plateforme de formation en ligne Coursera. Ce cas témoigne des difficultés auxquelles peuvent être confrontées les entreprises pivots, dans une position de fédérer les intérêts divergents d’acteurs dans une stratégie de coopétition.
Le cadre théorique original mobilisé, celui des « encroachment » impulsée par Glen M. Schmidt (2004) permet par ses modélisations une approche comparative entre les différentes stratégies opérées par la start-up pour construire et stabiliser son business model.
Si le tâtonnement stratégique de Coursera s’apparente à une série d’expérimentations peu concluantes pour développer de nouvelles sources de revenus, ces itérations de l’entreprise avec le marché peuvent être envisagées de différentes façons.
Elles peuvent être appréhendées comme constitutives d’une méthode pour tester l’adhésion des différents segments de marché accrochés par diverses propositions de valeur. Mais elles peuvent être également perçues comme des repositionnements continus face à une demande versatile et en perpétuelle mutation. Cet article soulève donc la question de l’intentionnalité du tâtonnement.