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Samuel Huron chercheur à i3-DSES codirige un numéro spécial de la revue IEEE Computer Graphic & Application consacré à la matérialisation des données
Posté le 13 décembre 2020

Aujourd'hui, nous sommes entourés de représentations de données, dans notre travail, notre foyer et notre vie sociale, mais la façon dont nous les vivons reste presque exclusivement à travers notre regard. Imaginez un instant qu'au lieu de regarder ou de lire un graphique (visualisation des données), on nous présente une représentation de données que nous pouvons toucher, sentir ou tenir (matérialisation des données). Imaginez maintenant comment l'expérience et la compréhension des données peuvent changer pour vous lorsque vous les interrogez par le biais d'une modalité sensorielle différente. Il s'agit de la matérialisation des données. La matérialisation est devenue de plus en plus répandue au cours des dernières années et elle s'est développée auprès de nouveaux acteurs de domaines comme les informaticiens, les artistes, les concepteurs, les psychologues et les praticiens de l'interaction homme-machine et de la visualisation d'informations

Les articles du numéro spécial de la revue IEEE Computer Graphic & Application  co dirigé par Samuel Huron, enseignant chercheur en Design et TIC à Télécom Paris,  Trevor Hogan, Maître de conférence à l’Institut en Multimédia de Cork, Uta Hinrichs directrice du SACHI, Jason Alexander, professeur à l’Université de Bath et Yvonne Jansen, chargée de recherche à l’ISIR présente quatre articles couvrant un large éventail de recherches actuelles sur la «matérialisation» des données, de la théorie à la pratique.

Le premier  " What We Talk About When We Talk About Data Physicality" réfléchit de manière critique à la notion de "données" dans le contexte de la matérialisation des données. L'auteur présente un cadre conceptuel (espace de conception) qui peut aider à caractériser les différentes façons dont la matérialisation des données se rapporte aux données ("épistémologique" par opposition à "ontologique" et "représentationnelle" par opposition à "relationnelle"). Les dimensions de cet espace conceptuel sont discutées et illustrées par des exemples de matérialisation existants.

Dans le second  "Thinking With Things : Landscapes, Connections and Performances as Modes of Building Shared Understanding", les auteurs décrivent l'utilisation des matérialisations pour soutenir la manière dont les concepteurs et les universitaires imaginent et comprennent les systèmes interdisciplinaires. L'article décrit trois modes d'atelier, "déployer des éléments de paysage, mettre l'accent sur le tissu conjonctif et explorer les performances dynamiques", et se concentre sur les aspects qualitatifs des expériences du point de vue de la façon dont les gens pensent à travers la manipulation des matériaux.

Ensuite, Le troisième "Badges de données : Making an Academic Profile Through a DIY Wearable Physicalization" décrit le processus de conception et les résultats de la matérialisation des données "badges de données" - visualisations personnelles portables pour faciliter le réseautage et les interactions sociales lors d'événements professionnels tels que les conférences universitaires. Ces badges de données ont été utilisés dans le cadre du séminaire de Dagstuhl sur la matérialisation des données, qui s'est tenu en octobre 2018.

Enfin, le dernier "Move&Find : The Value of Kinesthetic Experience in a Casual Data Representation" présente une étude où les participants ont pédalé sur un vélo pour exercer l'énergie nécessaire à l'alimentation d'une recherche sur les serveurs de Google. Les auteurs explorent comment l'expérience corporelle de ces données, la puissance requise, peut affecter la façon dont le "spectateur" ressent et réfléchit sur les données.

Retrouvez l’intégralité du numéro en anglais en cliquant ici.