Arthur Gauthier assure la rubrique Geek de ce numéro, autour de Whisper.

Laure Colin rend compte de l’ouvrage coordonné par David Stark et consacré au complexe de la performance, Maxence Aucouturier revient quant à lui sur l’oeuvre d’Alain Desrosières.

Vienne et Dublin complètent ce numéro.

Dublin, parce que le colloque Euram s’y est tenu en juin de cette année. Un texte traite des défis qui se posent aux sciences de gestion, d'autres évoquent les trois grandes figures littéraires de la cité irlandaise : Swift, Yeats et Joyce, 

Vienne, quant à elle, a été le centre du monde scientifique entre la fin du XIX^e siècle et l’Anschluss. Une série d’articles sont consacrés à cette période.

Le premier présente le livre de référence de Karl Sigmund sur le Cercle de Schlick, plus connu sous le nom de Cercle de Vienne. On y croise Wittgenstein, bien sûr, Popper, Gödel et tous les plus grands chercheurs de l’époque, à travers l’histoire somptueuse et tragique de l’ancienne capitale des Habsbourg.

Le deuxième porte sur le petit livre de Moritz Schlick, qui n’était pas seulement un physicien et un philosophe des sciences, une méditation sur le sens de la vie.

Le débat entre Mach et Boltzmann sur l’existence des atomes, puis un opuscule de Hans Hahn, ont mis en lumière la question du rasoir d’Occam. C’est le troisième sujet du dossier.

Si la science ne repose pas sur un fondement ultime, ce fondement qu’a cherché Descartes dans le cogito et la démonstration de l’existence de Dieu, comment peut-elle fonctionner ? Otto Neurath a avancé une métaphore, reprise par Quine, celle du navire qui répare ses avaries en pleine mer. Le lecteur est invité à une croisière sur ce bateau de Neurath, qui commence en Bavière, dans le poêle de Descartes, et s’achève à Athènes, avec le navire de Thésée.

Neurath est également l’inventeur des pictogrammes, invention qui doit beaucoup aux hiéroglyphes et aux cafés viennois, qu’il relate dans son autobiographie.

Enfin, une note revient sur l’absurdité que constitue la thèse d’un prétendu « paradigme épistémologique » positiviste, reposant sur une hypothèse « ontologique », faisant dire aux positivistes l'exact contraire de ce qu’ils affirmaient – une performance ! Nulle hésitation à avoir sur la nécessité de passer le rasoir d’Occam sur une telle excroissance notionnelle.

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