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Institut Interdisciplinaire de l'Innovation

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Retour sur le séminaire APeL consacré au militantisme à l’ère des réseaux sociaux
Posté le 7 février 2020

Le séminaire APeL (Analyse de la Participation en Ligne) a pour objectif pour objectif développer la réflexion sur les démarches d’exploitation de données numériques visant l’analyse des usages et des formes de participation. Les Alexandre Mallard et Valérie Beaudouin, organisateurs du séminaire invitent un chercheur et s’intéressent au «making of» de sa recherche.

David Chavalarias, chercheur au CAMS  revient sur le "making of" de ses recherches sur les présidentielles 2017 effectuées avec  Noé Gaumont et Maziyar Panahi.

Les chercheurs se sont appuyés les réseaux sociaux et notamment sur twitter pour visualiser l'évolution de la campagne électorale de 2017 et. Partant du constat que lors d'une campagne politique, l'information circule de préférence entre des personnes ayant des opinions politiques similaires. La récurrence des "retweets" politiques (sans modification) reflète souvent l'adhésion aux opinions de l'auteur.

Le travail des chercheurs a commencé début août 2016. La méthodologie utilisée David Chavalarias et son équipe pour la collecte de données, la reconstruction, l’analyse et la visualisation du développement du paysage politique de la France est donc basée sur des données de Twitter. Elle repose d'ailleurs uniquement sur les interactions entre les comptes Twitter et est indépendante des caractéristiques des contenus partagés tels que la langue des tweets. L'étude de cas portant sur l’élection présidentielle française de 2017 (60 millions d’échanges Twitter entre plus de 2,4 millions d’utilisateurs) a permis de valider cette méthodologie qui s'appuie sur deux méthodes indépendantes :

  • la comparaison entre une catégorisation politique automatisée et une catégorisation humaine basée sur l’évaluation d’un échantillon de 5000 descriptions de profils ;
  • la correspondance entre les reconfigurations détectées dans le paysage politique reconstruit et les événements politiques clés rapportés dans les médias.

Cette dernière validation démontre que l'approche à refléter avec précision les reconfigurations de la scène politique d’un pays à partir des données des réseaux sociaux. 

Les chercheurs se sont appuyés sur cette reconstruction pour donner un aperçu des dynamiques d’opinion et de la reconfiguration des communautés politiques qui sont en jeu lors d’une élection présidentielle.

Paysage politique (Août- décembre 2016)

Sur la même période

Avant le premier tour

Résumé :

Un candidat dispose au moins de trois leviers pour gagner les voix des électeurs : convaincre de la pertinence de son programme et de ses idées (positive campaigning), convaincre de l’inadéquation ou du danger des programmes et des idées de ses adversaires (negative campaigning), et enfin, rendre familier son nom et celui de son parti auprès du public. En prenant l’exemple de l’élection présidentielle française (2017), nous étudions la manière dont les personnalités politiques utilisent les réseaux sociaux pour actionner ces leviers et comment ces actions s’articulent avec celles de leurs communautés de militants en ligne sur Twitter. Nous proposons un ensemble de mesures quantitatives à différentes échelles pour qualifier les processus à l’œuvre au sein des communautés politiques et montrons que les communautés ont des manières distinctes de s’articuler avec les stratégies de leur leader, pointant une hétérogénéité dans les formes de « division du travail » militant. Nous montrons également que les variations dans les stratégies des communautés permettent d’identifier les faiblesses temporaires ou la perte de confiance dans un leader ainsi que la position structurelle des candidats dans l’arène politique. Nous identifions également une anomalie dans l’attitude de l’ensemble des candidats à l’égard de Marine Le Pen.

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David Chavalarias  est Directeur de Recherche CNRS au Centre d’Analyse et de Mathématique Sociales (CAMS)

Pour en savoir plus :  l'article de David Chavalarias, Noé Gaumont et Maziyar Panahi (2019), Hostilité et prosélytisme des communautés politiques. Le militantisme politique à l’ère des réseaux sociaux, Réseaux 2014-215, pp 67-107.

Le séminaire « Analyse de la Participation en Ligne »  (APeL) vise à développer la réflexion sur les démarches d’exploitation de données d’usages et de participation en ligne. Il est un lieu de rencontre et d’échange de connaissances, de pratiques et de savoir-faire pour des chercheurs issus d’horizon divers. A chaque séance, les invités du séminaire reviennent sur le « making of » d’une de leurs recherches: construction de l’enquête, spécificités de l’ingénierie de données mise en œuvre, outils de captation/constitution de corpus, stratégies d’analyse et outils mobilisés, etc. 

Pour en savoir plus sur le programme et le fonctionnement du séminaire